
En plus de l’apport des connaissances et savoir-faire des salariés et représentants du personnel, un appui externe peut conforter la mise en place de la démarche de prévention. Les organisations et branches professionnelles jouent un rôle actif en élaborant des guides et outils méthodologiques d’évaluation des risques. De même, les services de l’Etat par le biais de l’Inspection du Travail y contribuent également. Enfin, les services de santé au travail et le médecin du travail, en associant des compétences médicales, techniques et organisationnels, contribuent à l’évaluation comme aux actions de prévention.
C’est une évidence, la maîtrise des risques professionnels est un enjeu à la fois pour les hommes, l’entreprise et la société. Et si les accidents du travail et les maladies professionnelles ont un coût, la prévention est un investissement nécessaire au regard des économies qu’elle permet de générer, tant pour la société que pour l’entreprise. Sans oublier qu’elle donne un autre sens au dialogue social au sein de l’entreprise. Un investissement économiquement judicieux qui s’impose à tous de part la contrainte légale, mais qui n’en reste pas moins à la portée de tous du fait des nombreuses ressources disponibles en la matière.
RISQUES DE CHUTE DE PLAIN-PIED : Risques d’accidents résultant du contact brutal d’une personne avec le sol ou un objet (appareil, meuble, machine, etc.) au cours de la chute. Un des risques les plus fréquents dans toutes les entreprises.
Quelques exemples :
– sol glissant : produits (eau, huile, gazole, détritus, etc.), conditions climatiques (feuilles, neige, verglas, etc.),
– sol inégal (marche, estrade, rupture de pente, etc.),
– sol défectueux : revêtements dégradé, aspérité, trou, dalle descellée, etc.,
– passage étroit (partie saillante, etc.),
– passage encombré par l’entreposage d’objets divers (tuyau flexible, rallonge électrique, cartons, palettes, etc.),
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– organiser la circulation des personnes dans l’enceinte de l’établissement,
– supprimer les zones dangereuses en utilisant des revêtements de sol antidérapant, suppression des inégalités du sol, élargissement des passages, etc.,
– entretenir les sols (nettoyages périodiques et immédiat suite à l’épandage de produit, réparation des parties défectueuses, etc.),
– maintenir dégagés les passages,
– etc.
RISQUES DE CHUTE DE HAUTEUR : Risques résultant du contact brutal d’une personne avec le sol ou un objet (appareil, meuble, machine, etc.) au cours de la chute. Risques pouvant être très graves.
Quelques exemples :
– zone présentant des parties en contrebas (escalier, passerelle, quai, fosse, cuve, trémie, trappe de descente, etc.),
– accès à des parties hautes (armoire, étagère, élément élevé de machine, éclairage, toiture, bâche et dôme de camion, etc.),
– utilisation de dispositifs mobiles (échelle, escabeau, échafaudage, etc.),
– utilisation de moyens de fortune (chaise, carton, empilement d’objets divers, rack de stockage, etc.),
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– supprimer les zones avec des différences de niveaux et les accès en hauteur, mettre en place des protections (main courante, garde-corps – lisse, sous-lisse et plinthe
-, barrière écluse, filet de retenue, etc.),
– former le personnel pour assurer une utilisation correcte des dispositifs mobiles et une vérification régulière de leur solidité, etc.,
– faire porter des protections individuelles (harnais, etc.),
– etc. RISQUES LIES AUX CIRCULATIONS INTERNES : Risques résultant d’un heurt d’une personne avec un véhicule (chariot de manutention, etc.) ou de la collision de véhicules entre eux ou contre un obstacle. Conséquences : très graves. Quelques exemples :
– existence de zones de circulation communes aux piétons et aux véhicules (croisement),
– voie de circulation dangereuse (étroite, en pente, encombrée, en mauvaise état, etc.),
– zone de manœuvre (chargement, demi-tour, etc.) dangereuse (manque de visibilité, etc.), mauvais état des véhicules (freins, pneumatiques, direction, feux de signalisation, etc.)
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– établir des règles pour la circulation interne des véhicules, leurs manœuvres, etc.,
– signaler, éclairer et entretenir les voies de circulation, les aires de manœuvre, etc.,
– entretenir périodiquement les véhicules,
– réparer immédiatement en cas de défaillance,
– etc.
RISQUES LIES A L’ACTIVITE PHYSIQUE : Risques d’accident et/ou de maladie professionnelle au niveau du tronc, des membres supérieurs et inférieurs consécutifs à des postures contraignantes, des efforts physiques intenses et/ou répétitifs, à des écrasements, à des chocs. Risques très fréquents et présents dans la majorité des entreprises. Quelques exemples : manutention de charge unitaire élevée et/ou effectuée de façon répétitive et à cadence élevée,
– manutention difficile, contraintes posturales liées à une charge de grande dimension, des arêtes vives,
– manutention dans un environnement particulier (température élevée ou basse),
– tâches imposants des gestes répétitifs associés à des contraintes posturales et/ou des efforts importants (montage en série de matériels, découpage de viande, etc.),
– travaux imposant le maintien prolongé d’une posture (travail sur écran, travaux d’horlogerie, etc.), Quelques idées pour maîtriser les risques :
– organiser les postes de travail pour supprimer ou diminuer les manutentions,
– utiliser des moyens de manutention (transpalette, chariot à roulettes, table élévatrice, quai de chargement, hayon élévateur, moyens de préhension – poignées, ventouses, bacs),
– organiser le travail de façon à limiter les situations de stress et laisser de l’autonomie (intégrer des moments de repos),
– aménager et organiser les postes de travail de manière à limiter la répétitivité gestuelle, les contraintes posturales et les efforts,
– former le personnel pour qu’il soit conscient des risques,
– etc.
RISQUES LIES A LA MANUTENTION MECANIQUE : Risques d’accident liés à la circulation des engins (collision, dérapage, écrasement), ou à la charge manutentionnée (chute, heurt, renversement), ou au moyen de manutention (rupture, défaillance). Risques très graves.
Quelques exemples :
– utilisation d’un moyen de manutention inadapté à la tâche à effectuer, ou dans des conditions non prévues,
– conduite sans visibilité suffisante dans des allées ou des zones de manœuvre exiguës, à une vitesse excessive, etc.,
– instabilité du moyen de manutention (mauvais état du sol, charge mal répartie, de masse trop élevée, etc.),
– instabilité de la charge (arrimage absent ou insuffisant, rupture du système de maintien en hauteur, etc.),
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– posséder les moyens de manutention et des accessoires conformes à la réglementation,
– les utiliser selon les prescriptions du fournisseur,
– vérifier régulièrement de leur état,
– limiter leurs usages au personnel formé et reconnu apte,
– etc. RISQUES LIES AUX PRODUITS, EMISSIONS ET DECHETS : Risques d’infection, d’intoxication, d’allergie, de brûlure… par inhalation, ingestion ou contact cutané de produits mis en œuvre ou émis sous forme de gaz, de particules solides ou liquides. Risques fréquents dans certaines activités professionnelles. Quelques exemples :
– émission de gaz (appareil de chauffage, etc.), d’aérosol (vapeur d’huile chaude, etc.),
– émission de poussières (métalliques, de ciment, de farine, de sciure, de bois, etc.),
– émission de fumées (soudure, gaz d’échappement, etc.),
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– remplacer un produit par un moins dangereux,
– limiter les manipulations de produit (capotage, diminution des quantités, etc.)
– capter les produits émis (captation à la source, cabine, hotte, etc.) ou ventiler les locaux,
– prendre en compte le traitement, le stockage et l’évacuation des déchets,
– faire porter des protections individuelles (respiratoire, gants, lunettes, etc.),
– informer le personnel des précautions d’emploi (fiche de données de sécurité, etc.),
– etc.
RISQUES LIES AUX EQUIPEMENTS DE TRAVAIL : Risques causés par l’action mécanique (coupure, perforation, écrasement, etc.) d’une machine, d’une partie de machine, d’un outil portatif ou à main. Risques fréquents. Quelques exemples :
– partie mobile (organe de transmission, pièce, outil, etc.) accessible au personnel,
– fluide (liquide sous pression, gaz, etc.) ou matière (copeaux, poussières, etc.) pouvant être projetés,
– utilisation d’outils tranchants (couteaux, hachoirs, cutters, scies, etc.),
– non-consignation (dispositions mettant et maintenant en sécurité une machine de façon qu’un changement d’état soit impossible sans l’action volontaire de tous les intervenants) d’une machine lors de sa réparation ou de sa maintenance,
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– avoir des machines et des outils conformes à la réglementation,
– les utiliser selon les prescriptions du fournisseur,
– utiliser un dispositif de protection des parties tranchantes des outils (étui, emplacement aménagé, etc.) dès qu’ils ne sont plus employés,
– former le personnel,
– faire porter des équipements de protection individuelle (lunettes, gants, etc.), RISQUES LIES AUX EFFONDREMENTS ET AUX CHUTES D’OBJETS : Risques d’accident résultant de la chute d’objets provenant de stockage, d’un étage supérieur… ou de l’effondrement de matériau. Risques fréquents. Quelques exemples :
– objets stockés en hauteur (racks de stockage, étagères, dessus d’armoire, etc.),
– objets empilés sur une grande hauteur, matériaux en vrac, etc.,
– travaux effectués simultanément à des hauteurs ou étages différents (caillebotis, échafaudage, toiture, etc.),
– travaux effectuées dans des tranchées, des puits, des galeries… non étayés,
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– organiser les stockages (emplacement réservé, mode de stockage adapté aux objets, largeur des allées compatibles avec les moyens de manutention utilisés, etc.),
– limiter la hauteur de stockage en tenant compte des caractéristiques des objets et de leur emballage,
– installer des protections pour retenir les chutes d’objets, les matériaux qui peuvent s’effondrer, etc.,
– faire porter des protections individuelles (casque, etc.),
– etc.
RISQUES ET NUISANCES LIES AU BRUIT : Risques d’accident générés par l’inconfort, l’entrave à la communication orale et la gêne lors de l’exécution des tâches. Risques fréquents. Quelques exemples :
– bruit émis de façon continue par des machines, des compresseurs, des outils, des moteurs, des haut-parleurs, des imprimantes, etc.,
– bruit impulsionnel causé par des machines et des outils travaillant par choc, échappements d’air comprimé, des signaux sonores, etc.
– etc. Quelques idées pour maîtriser les risques :
– supprimer les sources de bruits, limiter leur intensité ou les temps d’exposition du personnel,
– disposer les installations, les appareils bruyants dans des locaux séparés et isolés, installer des protections (capotage, caisson, cabine, traitements acoustiques des parois des locaux, etc.),
– faire porter des équipements de protection individuelle (casque antibruit, bouchon d’oreille, etc.),
– etc.
RISQUES LIES AUX AMBIANCES THERMIQUES : Risques d’atteintes à la santé (malaises, fatigue, inconfort) si les conditions thermiques s’avèrent inadaptées. Quelques exemples :
– température inadaptée (travail de bureau nécessite une température plus élevée qu’un travail à activité physique intense),
– poste de travail exposant le salarié aux intempéries, à des courants d’air, etc ambiance chaude (proximité de matériel – four, etc. – ou de matériau à température élevée, de vitres exposées au soleil, etc.,
– ambiance froide (chambre frigorifique, activité liée au travail de la viande, etc.), Quelques idées pour maîtriser les risques :
– installer un chauffage adapté à l’activité physique et réglable par le personnel (si possible),
– assainir les locaux en limitant la vitesse de l’air au niveau du personnel, en contrôlant son humidité, etc.,
– aménager des pauses dans un lieu tempéré pour le personnel travaillant en ambiance très chaude ou froide,
– fournir des équipements de protection individuelle,